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DiVersions s'inspire de la pratique logicielle du " versioning ", comme moyen d'expérimenter avec les collections en ligne d'institutions culturelles. Le projet considère ces collections comme des sites potentiels pour la pratique décoloniale et intersectionnelle, qui pourraient et devraient permettre les conflits, inviter la collaboration et laisser place à d'autres récits.

DiVersions pose des questions telles que : Comment différents ordres peuvent-ils coexister dans les collections en ligne ? Comment faire de la place pour le patrimoine matériel et immatériel de l'avenir, pour des choses que l'on devine hors de portée des musées et des archives, ou pour d'autres choses qui peuvent être consciemment ignorées ? Comment ces environnements numériques peuvent-ils nous permettre d'ouvrir un débat sur les relations entre catégorisation, colonisation et patrimoine ? Comment les collections en ligne peuvent-elles s'adapter à des perspectives radicalement différentes, et parfois opposées ?

Nous avons organisé le projet autour de sept expérimentations artistiques qui furent travaillées en réponse à des collections électroniques spécifiques telles que WikiMedia, la base de données Carmentis du Musée d'Art et d'Histoire et le site web de Werkplaats immaterieel erfgoed. À l'aide de diverses stratégies artistiques, les projets testent de manière pratique comment les techniques et les technologies de collaboration en réseau peuvent générer d'autres imaginations. Les projets sont développés collectivement en dialogue les uns avec les autres et en conversation avec les institutions partenaires. DiVersions se déploie en deux ensembles d'installations publiques, d'abord à De Pianofabriek à Bruxelles, puis à De Krook à Gand. Chacune des deux versions est accompagnée d'une version d'une publication, d'un atelier et d'un débat public.

Avec le néologisme 'DiVersions', nous voulions faire allusion à la possibilité que les technologies de 'versioning' puissent mettre en avant des histoires divergentes [1] Les systèmes de contrôle de version, wikis, étherpads et autres outils d'écriture numérique enregistrent régulièrement les fichiers 'log' et les 'diffs', modifiant potentiellement les relations linéaires entre original et copie, redéfinissant ainsi les questions liées à la paternité de l'œuvre et aux archives. Les flux de travail méticuleusement consignés promettent de rendre transparent le processus d'édition partagée puisque toute action peut être inversée ou répétée à tout moment ; les erreurs ou les entrées non désirées peuvent être corrigées ultérieurement. Même si la narration conventionnelle du " versioning " consiste à rationaliser la collaboration et à produire un consensus, ces techniques et technologies prêtent intrinsèquement attention à la différence. En néerlandais, c'est devenu 'di-versies' comme un jeu sur versions divergentes ou diverses. Traduit en français et en anglais, DiVersions évoque aussi la "diversité ", un terme qui, surtout dans les contextes institutionnels, a commencé à circuler comme un terme général étouffant en fait les problématiques liées aux questions d'inégalité et d'oppression [2]. C'est pour cette raison que nous avons décidé d'articuler explicitement le projet en tant que pratique décoloniale et intersectionnelle.