Difference between revisions of "Projects:Collectie van onzekerheden"
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+ | [[file:hand.JPG|frame|The Collection of uncertainties finds its source in the Belgian digitized heritage collections made public. Thanks to the online catalogues and the progressive digitization of the collections, the search opens up not only to scientific classifications and descriptions but also to the “notes” or “remarks” of the notice. Hence, facilitating cross-referencing and mixing of the keywords from the thesaurus with elements entered more freely. Thus, paradoxically, the more details the scientist or archivist provides - by annotating and thereby introducing nuances - on the origin of an object, the more the fields of the probable, the unsolved and the possible open up to us.]] | ||
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− | + | [[file:hand.JPG|frame|Objects sometimes frozen at a date or function can now become objects illustrating doubt, another possible or unclear story. The Collection of uncertainties is composed of all ''items'' whose notice contains vocabulary with an uncertain tendency, i.e. words such as “probable”, “probably”, “undoubtedly”, “perhaps”, “almost”, “sometimes”, “uncertain”, etc., in French, Dutch or English. It consists of about ten to a few thousand “articles” depending on the languages or levels of uncertainty chosen, with no identical results for translated or similar words. Depending on the additions or modifications, the Collection of uncertainties is in perpetual evolution, much like knowledge, it evolves according to the uncertain knowledge and recognition of the scientific world.]] | |
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+ | Le projet de Marie Lécrivain et Colm o'Neil, La collection des incertitudes, interroge le vocabulaire de l'incertitude, en plusieurs langues, tel qu'il est inscrit dans la base de données Carmentis qui rassemble les collections des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. Il met en avant des textes qui sont généralement cachés au fond des bases de données de musées à travers plusieurs modes de navigation. L'internaute découvre la proposition des artistes à partir d'une interface dynamique où textes et images sont disposés en face-à-face avec les mots issus du champ lexical du doute et de l'incertitude qui apparaissent dans une autre couleur. Le résultat mêle des objets issus de collections, d'époques et d'usages hétérogènes. Il est également possible de prendre connaissance du projet à travers des graphiques ainsi que d'afficher des notices rassemblées par mots-clé. Ces données sont issues d'opérations de scraping méthodiques de la base de données accessible en ligne, à plusieurs reprises (2019 et 2020), ce qui permet de voir l'évolution des notices. | ||
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+ | Ces notices de catalogue muséaux sont composées de nombreux éléments (des textes mais aussi des images) qui ensemble permettent d'identifier les objets présents dans les collections. Cette identification concerne l'objet même, avec les informations sur sa création et son usage avant d'entrer au musée (provenance, matériaux, datation, dimension, description, technique, contexte de la collecte...) mais aussi la gestion des collections une fois l'objet acquis (collection à l'intérieur du musée, numéro d'inventaire, stockage, historique de monstration et prêt, actions de conservation, etc). Certaines de ces informations ne sont pas rendues publiques à travers les interfaces de collection en ligne, et seules celles accessibles sont visibles dans le projet de Marie Lécrivain et Colm o'Neil. | ||
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+ | Les formes d'incertitudes rencontrées sont multiples, qu'elles concernent les objets (leurs provenances, matériaux ou usages) ou des remarques plus générales sur les contextes autour des œuvres. Le dispositif expérimental des artistes permet de rechercher des mots issus du français, du néerlandais et de l'anglais, montrant les différentes façons d'exprimer l'incertitude, ainsi que le travail au quotidien dans des institutions multilingues. Les descriptions sélectionnées permettent aussi de porter un autre regard sur le travail de gestion des collections (lorsque de nombreux objets ont le même nom par exemple ou bien des séries ont le même descriptif). Une opération aussi banale qu'un copier-coller dans la base de données prend une autre signification, et le modèle du musée basé sur des œuvres exceptionnelles éclairées de manière spectaculaire est en opposition avec la réalité de l'institution et ses nombreuses réserves remplies d'objets quasi similaires. | ||
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+ | En portant attention aux œuvres d'une autre manière qu'une visite de musée ou qu'une navigation dans une collection en ligne d'œuvres numérisées, le projet permet de saisir ce qui relève de l'hypothèse dans le discours muséal sur les objets qui le composent. Le projet ne cherche pas à déterminer ce qui manque : ainsi les nombreux champs vides des notices des objets ne sont pas mis en avant par La collection des incertitudes, ni des termes comme "inconnu" ne font l'objet d'extraction de données. Le doute ou l'incertitude crée un rapport plus subtil, plus ambigu, plus frictionnel avec l'institution muséale comme lieu de pouvoir, héritière d'une approche colonialiste de l'accumulation de capital économique, politique, culturel et symbolique. La collection des incertitudes fait apparaître les zones grises, les zones de négociation, de transaction, en jeu dans la pratique scientifique sur les objets à l'intérieur même du musée. Celui-ci se présente comme le lieu immuable du savoir sur les objets, par le biais des systèmes de classification de ceux-ci contemporains et héritiers du projet colonial. Les modes de constitution des collections en sont profondément imprégnés, quelle que soit la provenance ou la date des éléments qui la constituent. La numérisation des collections en est la continuation, malgré le souhait d'une plus grande accessibilité du savoir. Les fantômes coloniaux se nichent dans les recoins de Carmentis, et le dispositif expérimental de Marie Lécrivain et Colm O'Neil permet d'en voir quelques uns, comme une étape d'une profonde transformation à mener afin de les déloger. | ||
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La Collection des incertitudes trouve sa source dans les collections patrimoniales belges digitalisées rendues publiques. Grâce aux catalogues accessibles en ligne et à la numérisation progressive des collections, la recherche s'ouvre non seulement aux classifications et descriptions scientifiques mais également aux parties ‘notes’ ou ‘remarques’ de la notice, tout en facilitant les recherches croisées et mélangeant les mots-clefs du thésaurus aux éléments inscrits plus librement. Ainsi, paradoxalement, plus le-la scientifique ou l’archiviste fournit des détails – en annotant et par là en introduisant des nuances – sur l’origine d’un objet, plus les champs du probable, de l’irrésolu et du possible s’ouvrent à nous. Les objets parfois figés à une date ou à une fonction peuvent dorénavant devenir des objets illustrant le doute, une autre histoire possible ou non tranchée. La Collection des incertitudes est constituée de l'ensemble des ''items'' dont la notice contient un vocabulaire à tendance incertaine, c'est-à-dire des mots tels que ‘probable.s’, ‘probablement’, ‘sans doute’, ‘peut-être’, ‘presque’, ‘parfois’, ‘incertain.e.s’, etc. et ceci en langues française, néerlandaise ou anglaise. Elle se compose d'une dizaine à quelques milliers d' ‘articles’ selon les langues ou les niveaux d'incertitude choisis, et ce sans résultats identiques pour des mots traduits et quasi équivalents. Selon les ajouts ou les modifications, elle est en perpétuelle évolution, tout comme les savoirs, elle évolue au gré des connaissances et des reconnaissances incertaines du monde scientifique. | La Collection des incertitudes trouve sa source dans les collections patrimoniales belges digitalisées rendues publiques. Grâce aux catalogues accessibles en ligne et à la numérisation progressive des collections, la recherche s'ouvre non seulement aux classifications et descriptions scientifiques mais également aux parties ‘notes’ ou ‘remarques’ de la notice, tout en facilitant les recherches croisées et mélangeant les mots-clefs du thésaurus aux éléments inscrits plus librement. Ainsi, paradoxalement, plus le-la scientifique ou l’archiviste fournit des détails – en annotant et par là en introduisant des nuances – sur l’origine d’un objet, plus les champs du probable, de l’irrésolu et du possible s’ouvrent à nous. Les objets parfois figés à une date ou à une fonction peuvent dorénavant devenir des objets illustrant le doute, une autre histoire possible ou non tranchée. La Collection des incertitudes est constituée de l'ensemble des ''items'' dont la notice contient un vocabulaire à tendance incertaine, c'est-à-dire des mots tels que ‘probable.s’, ‘probablement’, ‘sans doute’, ‘peut-être’, ‘presque’, ‘parfois’, ‘incertain.e.s’, etc. et ceci en langues française, néerlandaise ou anglaise. Elle se compose d'une dizaine à quelques milliers d' ‘articles’ selon les langues ou les niveaux d'incertitude choisis, et ce sans résultats identiques pour des mots traduits et quasi équivalents. Selon les ajouts ou les modifications, elle est en perpétuelle évolution, tout comme les savoirs, elle évolue au gré des connaissances et des reconnaissances incertaines du monde scientifique. | ||
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Collectie: '''[http://www.kmkg-mrah.be/nl/welkom-het-museum-kunst-geschiedenis Museum Kunst & Geschiedenis (Carmentis)]''' | Collectie: '''[http://www.kmkg-mrah.be/nl/welkom-het-museum-kunst-geschiedenis Museum Kunst & Geschiedenis (Carmentis)]''' | ||
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+ | <div class="banner-v2 interviews-v2 versions onlyscreen"><p class="version-date">v2: 25.06.2020</p><p>Listen to a conversation with Marie and Colm about this project</p>[[file:marie_colm.mp3]]</div> | ||
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Revision as of 09:57, 14 October 2020
Marie Lécrivain & Colm O'Neill
Collection of uncertainties
The project was initiated together with Martin Campillo. Collection: Art and History Museum (Carmentis)
Le projet de Marie Lécrivain et Colm o'Neil, La collection des incertitudes, interroge le vocabulaire de l'incertitude, en plusieurs langues, tel qu'il est inscrit dans la base de données Carmentis qui rassemble les collections des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. Il met en avant des textes qui sont généralement cachés au fond des bases de données de musées à travers plusieurs modes de navigation. L'internaute découvre la proposition des artistes à partir d'une interface dynamique où textes et images sont disposés en face-à-face avec les mots issus du champ lexical du doute et de l'incertitude qui apparaissent dans une autre couleur. Le résultat mêle des objets issus de collections, d'époques et d'usages hétérogènes. Il est également possible de prendre connaissance du projet à travers des graphiques ainsi que d'afficher des notices rassemblées par mots-clé. Ces données sont issues d'opérations de scraping méthodiques de la base de données accessible en ligne, à plusieurs reprises (2019 et 2020), ce qui permet de voir l'évolution des notices.
Ces notices de catalogue muséaux sont composées de nombreux éléments (des textes mais aussi des images) qui ensemble permettent d'identifier les objets présents dans les collections. Cette identification concerne l'objet même, avec les informations sur sa création et son usage avant d'entrer au musée (provenance, matériaux, datation, dimension, description, technique, contexte de la collecte...) mais aussi la gestion des collections une fois l'objet acquis (collection à l'intérieur du musée, numéro d'inventaire, stockage, historique de monstration et prêt, actions de conservation, etc). Certaines de ces informations ne sont pas rendues publiques à travers les interfaces de collection en ligne, et seules celles accessibles sont visibles dans le projet de Marie Lécrivain et Colm o'Neil.
Les formes d'incertitudes rencontrées sont multiples, qu'elles concernent les objets (leurs provenances, matériaux ou usages) ou des remarques plus générales sur les contextes autour des œuvres. Le dispositif expérimental des artistes permet de rechercher des mots issus du français, du néerlandais et de l'anglais, montrant les différentes façons d'exprimer l'incertitude, ainsi que le travail au quotidien dans des institutions multilingues. Les descriptions sélectionnées permettent aussi de porter un autre regard sur le travail de gestion des collections (lorsque de nombreux objets ont le même nom par exemple ou bien des séries ont le même descriptif). Une opération aussi banale qu'un copier-coller dans la base de données prend une autre signification, et le modèle du musée basé sur des œuvres exceptionnelles éclairées de manière spectaculaire est en opposition avec la réalité de l'institution et ses nombreuses réserves remplies d'objets quasi similaires.
En portant attention aux œuvres d'une autre manière qu'une visite de musée ou qu'une navigation dans une collection en ligne d'œuvres numérisées, le projet permet de saisir ce qui relève de l'hypothèse dans le discours muséal sur les objets qui le composent. Le projet ne cherche pas à déterminer ce qui manque : ainsi les nombreux champs vides des notices des objets ne sont pas mis en avant par La collection des incertitudes, ni des termes comme "inconnu" ne font l'objet d'extraction de données. Le doute ou l'incertitude crée un rapport plus subtil, plus ambigu, plus frictionnel avec l'institution muséale comme lieu de pouvoir, héritière d'une approche colonialiste de l'accumulation de capital économique, politique, culturel et symbolique. La collection des incertitudes fait apparaître les zones grises, les zones de négociation, de transaction, en jeu dans la pratique scientifique sur les objets à l'intérieur même du musée. Celui-ci se présente comme le lieu immuable du savoir sur les objets, par le biais des systèmes de classification de ceux-ci contemporains et héritiers du projet colonial. Les modes de constitution des collections en sont profondément imprégnés, quelle que soit la provenance ou la date des éléments qui la constituent. La numérisation des collections en est la continuation, malgré le souhait d'une plus grande accessibilité du savoir. Les fantômes coloniaux se nichent dans les recoins de Carmentis, et le dispositif expérimental de Marie Lécrivain et Colm O'Neil permet d'en voir quelques uns, comme une étape d'une profonde transformation à mener afin de les déloger.
La Collection des incertitudes trouve sa source dans les collections patrimoniales belges digitalisées rendues publiques. Grâce aux catalogues accessibles en ligne et à la numérisation progressive des collections, la recherche s'ouvre non seulement aux classifications et descriptions scientifiques mais également aux parties ‘notes’ ou ‘remarques’ de la notice, tout en facilitant les recherches croisées et mélangeant les mots-clefs du thésaurus aux éléments inscrits plus librement. Ainsi, paradoxalement, plus le-la scientifique ou l’archiviste fournit des détails – en annotant et par là en introduisant des nuances – sur l’origine d’un objet, plus les champs du probable, de l’irrésolu et du possible s’ouvrent à nous. Les objets parfois figés à une date ou à une fonction peuvent dorénavant devenir des objets illustrant le doute, une autre histoire possible ou non tranchée. La Collection des incertitudes est constituée de l'ensemble des items dont la notice contient un vocabulaire à tendance incertaine, c'est-à-dire des mots tels que ‘probable.s’, ‘probablement’, ‘sans doute’, ‘peut-être’, ‘presque’, ‘parfois’, ‘incertain.e.s’, etc. et ceci en langues française, néerlandaise ou anglaise. Elle se compose d'une dizaine à quelques milliers d' ‘articles’ selon les langues ou les niveaux d'incertitude choisis, et ce sans résultats identiques pour des mots traduits et quasi équivalents. Selon les ajouts ou les modifications, elle est en perpétuelle évolution, tout comme les savoirs, elle évolue au gré des connaissances et des reconnaissances incertaines du monde scientifique.
Le projet a été initié avec Martin Campillo. Collection: Musée Art & Histoire (Carmentis)
Collectie van onzekerheden
De Collectie van Onzekerheden is een virtuele collectie die haar oorsprong vindt in openbaar toegankelijke gedigitaliseerde erfgoedcollecties. Dankzij online catalogi en de voortschrijdende digitalisering van verschillende erfgoed-collecties leidt een zoekopdracht ondertussen niet alleen naar wetenschappelijke classificaties en beschrijvingen, maar ook naar de ‘notities’ of ‘opmerkingen’ over een object. Hoe meer de wetenschapper of archivaris een object annoteert en daarbij nuances en details verstrekt over de oorsprong van een object, hoe meer velden metwaarschijnlijke, onopgeloste en mogelijke interpretaties voor ons toegankelijk worden. Objecten die soms bevroren zijn op een bepaalde datum of gereduceerd tot één enkele functie kunnen nu het voorwerp worden van twijfel, en een ander mogelijk of nog niet opgetekend verhaal vertellen. De Collectie van Onzekerheden bestaat daarom uit alle items waarvan de metadata vocabulaire bevat dat onzekere tendensen uitdrukt, bijvoorbeeld omdat woorden als ‘waarschijnlijk’, ‘aannemelijk’, ‘misschien’, ‘bijna’, ‘soms’, ‘onzeker’, enz. er in voorkomen. De Collectie van Onzekerheden zal bestaan uit tien tot een paar duizend artikelen, afhankelijk van de gekozen talen of onzekerheidsniveaus, en de verschillende talen zullen geen identieke resultaten opleveren. Net als de kennis over de objecten, evolueert de collectie mee met de mate waarin onzekerheid wordt erkend als kennismodus in de wetenschappelijke wereld.
Het project werd geinitiëerd samen met Martin Campillo. Collectie: Museum Kunst & Geschiedenis (Carmentis)