Scenography

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A propos des grilles souples et des anti-tables

Cristina Cochior, Mia Melvaer

De combien de versions une DiVersion pourrait-elle diverger si une DiVersion pouvait diverger de versions La scénographie de DiVersions s'est manifestée, entre autres, dans deux expositions, l'une en 2019 et l'autre en 2020, deux moments dans la chronologie d'un projet qui a débuté en 2016.

Table des anti-tables et anti-descriptions
Anti-table Une surface de table zigzag sans lignes horizontales sur tréteaux.
Protocole de pointe à pointe Toute surface ou objet dont la largeur a pour dimensions d'atteindre exactement un nombre déterminé de pics sur une antitable, c'est-à-dire qu'elle est divisible par 7,5 ou 10,5 cm, suit le protocole de pointe à pointe.
Gribouillisgif Un gif dessiné à la main fait de lignes simples et se déplaçant comme des vagues, certaines lentes et apaisantes à regarder, d'autres frénétiques et stressantes.
Le verre 2 minute Un gobelet en papier FIY/FIT (fold-it-yourself/fold-it-together) pouvant contenir du liquide pendant environ 2 minutes, conçu pour trinquer rapidement avec les gens présents physiquement et numériquement.
Grille souple Répéter librement des éléments, dans le but d'observer comment un motif émerge.

Le premier élément introduit dans cet univers visuel était l'idée de répétition instable. Éviter les lignes droites au profit d'ondes et d'angles obliques qui, une fois répétées, constitueraient nos grilles et nos surfaces. L'idée d'un écho et d'une superposition continus était une façon de montrer le ‘versionnement’ qui était au centre du projet. D'autres éléments tels que l'instabilité des grilles souples, la stabilité des surfaces inclinées, le désordre qui dépend du spectre d'échelle ou de la répétition ont suivi.

Tableau comme relation, tableau comme surface

Les collections en ligne que chacune des œuvres des expositions a explorées, WikiMedia, la base de données Carmentis du Musée d'art et d'histoire et le site web de Werkplaats Immaterieel Erfgoed, s'appuient tous sur des bases de données pour organiser leur contenu. Ces bases de données particulières utilisent des tableaux, qui se composent de colonnes et de lignes, pour regrouper une collection de données connexes. Les champs verticaux et les enregistrements horizontaux divisent, regroupent, classent, dérivent ou relient les objets entre eux, ils interrogent, arrangent et réarrangent les éléments dans une chorégraphie rapide et imperceptible.

L'image d'une anti-table.
Flyers pour l'exposition de 2019 posés sur une anti-table.

Pour l'exposition physique de 2019, les surfaces supportant les œuvres étaient des anti-tables. En assemblant des planches de bois en angles de 45 degrés, on a créé une surface de pics et de vallées. Les objets étaient soit posés sur plusieurs pics, soit disposés dans les rainures qui pouvaient servir de supports pour disposer les objets en rangées les uns derrière les autres ; comme les gravures, ou les tasses que les visiteurs utilisaient pour leurs boissons. Une anti-table était entourée de chaises et créée spécifiquement comme point de rassemblement, une table à utiliser par les visiteur.euse.s, les ateliers, les panneaux ou autres événements. Cela a ouvert des possibilités d'interaction où les relations partaient d'un sol instable, et où le public pouvait découvrir par lui-même comment il préférait utiliser ces (anti-)fonctions.

Utiliser une anti-table pour écrire dessus.

Dans l’adaptation en ligne de l'exposition, les formes en zigzag ont été démontées en éléments isolés de planches de bois inclinées, et transformées en panneaux de description inclinés accompagnant les icônes de projet, qui changent de place à chaque clic de souris. Ce sautillement continu en grille souple était une façon d'utiliser l'espace numérique comme une pièce qui peut s'étendre au-delà de l'expérience linéaire d'une porte qui encadre votre entrée et votre sortie.

Capture d'écran de la page de DiVersions avec les icônes inclinées des descriptions ouvertes.

Liz Wells nous rappelle que la conception d'une exposition, tout comme un tableau de base de données, "implique l'imposition d'un ordre aux objets, amenés dans un espace particulier et un ensemble spécifique de relations les uns avec les autres" [1]. Cependant, l'ordre qui a émergé du remaniement des éléments dans l’espace n'a pas été imposé, mais est plutôt le fruit de juxtapositions fortuites. En se déplaçant dans la page, les éléments laissent derrière eux une trace ou ombre de leur position précédente.

Capture d'écran de la page de DiVerions montrant les traces.
Photo d'un objet du Musée Royal d'art et d'histoire de Bruxelles. Prise pendant une visite du groupe en 2016.

Les icônes de chaque projet ont été réalisées en répétant manuellement le processus automatisé de conception d'images que Zoumana Meïté et Martino Morandi ont utilisé dans leur travail, Une nouvelle cérémonie de feu. Pour chaque œuvre, des éléments d'image ont été tirés de l'exposition de 2019 qui résonnaient avec leur nouvelle itération. Cette documentation détériorée a servi de couches d'orientation reliant les deux versions des œuvres.

Déstabiliser le réseau à l'aide de débris flottants et de débris rejetés ("flotsam" et "jetsam" [2])

Dans l'exposition physique de 2019, les grilles utilisées étaient des filets de sécurité noirs suspendus au plafond accrochés à de minces cadres en bois. Ces grilles découpaient l'espace d'exposition en différentes cellules d’une largeur de 10 cm de large, leur transparence permettant de voir à travers les couches de l’espace.

En 2020, les grilles ont été réfractées dans un environnement numérique par la multiplication d'un gif dessiné à la main. Une forme de L se déplaçant comme une vague donnait l'apparence d'un fond entrelacé, où la douceur des lignes individuelles en mouvement disparaît dans la mécanique de la répétition. Alors que les icônes des œuvres continuaient de sauter au-dessus de la grille du gif, cela nous a rappelé ce qu'on appelle en termes maritimes les débris flottants (flotsam) et débris rejetés sur les rivages (jetsam), car les projets ressemblaient à des objets pris accidentellement dans un filet de pêche.

Une image des grilles de l'exposition de 2019.
Une image des grilles de l'exposition de 2019.

Conception du ‘versionnement’

Lorsque nous avons montré pour la première fois un croquis des anti-tables en zigzag noir à Femke et Elodie, Femke a sorti une image. C'était par un groupe d'illustrateur.rice.s de Madrid appelé Collaboratorio de Relatos, qui s'était inspiré de l'élément de différence des systèmes de gestion des versions décentralisés, comme git [3]. Traduit de l'espagnol, la légende se lit comme suit : "La substance de la différence". L'image est restée avec nous et a influencé nos travaux dans l'atelier, où nous avons pris une photo des anti-tables en cours. Cette image a ensuite été envoyée à Sarah et Gijs qui travaillaient sur la première publication, ce qui les a amenés à adopter également des formes en zigzag dans leurs graphismes avec une palette de couleurs similaire. Plus tard, la conception de la première version de la publication a, à son tour, influencé la conception de l'espace d'exposition en ligne, qui a utilisé les mêmes polices de caractères et a ajouté de l'or dans sa palette de couleurs. Par la suite, des gribouillis et des grilles souples ont pu être aperçus sur un "verre de 2 minutes" et dans la publication. Ainsi ça continue, chacun à son tour... ≈≈≈

Image du Collaboratorio de Relatos (Interactivos, 2013).

Multiplication of disorder

In the end a lot of our experimentation had to do with trying out spectrums of range and multiplication. Observing at which stage of repetition where, for example, a squigglegif reads as a mechanical grid instead of manifesting its hand drawn, wonky, manual qualities. Or where picking a pattern apart to its singular elements can reveal surprising shapes.

This kind of soft gridding was our way to play around with disorder and scale; once the disorder scales, it starts looking like order. Which begs the question, is something still considered scalable if scaling it makes it become something else?

And how does disorder move from the physical to the digital? Digital space has no gravity and only two dimensions. In physical space there is a natural disorder that comes from people passing through a three dimensional space, gravity pulling objects down, things balancing, tumbling, cracking or tearing. Digital space has less people, for example there is no cleaning personnel because visitors don't leave their used paper cups and pretzel crumbs behind on the website. But disorder still manifests in other ways, through browsers displaying the work differently, web standards changing, domain names expiring, code becoming deprecated.

In making the scenography for the two shows we have in the end acted much like the databases we started out with, making systems and relations between the works and arranging them in contained spaces. However, unlike databases, the relationality between elements has not been considered as finished, but instead been made and remade with every version.